Le site Natura 2000 de la vallée du Rupt de Mad s’étend de Jaulny à Arnaville. Cette vallée encaissée abrite une grande variété de milieux naturel qui offre un habitat de choix pour la faune et la flore. Elle abrite notamment les pelouses calcaires d’Arnaville et de Waville. Découvrez également l’arboretum de Villecey sur Mad, le circuit des Aitres fortifiés (d’Arnaville confluence à Waville). Découvez également les parcours randonnées avec : les Jaunottes à Jaulny / Rembercourt ou bien le parcours ( Grand fontaine) ainsi que le parcours des 6 jumelles )
Extraits de différents articles publiés sur le Rupt de Mad:
Le RUPT DE MAD ( par J. BONIS)
Le Rupt de Mad est un affluent de la rive gauche de la Moselle. Il tire son origine dans les Côtes de Meuse: un filet d’eau du nom de Saint Clément alimente un étang d’où s’écoule un petit ruisseau dit on! Il semble cependant que selon les époques le géographe ait alternativement choisi entre plusieurs origines, voire deux en même temps. L’Institut Géographique National (I.G.N.) n’a pas voulu trancher et dans sa carte au 1/25 000 Série Bleue, N° 3214E (Apremont-la-Forêt), propose deux sources différentes. La première est issue du ban de Jouy-sous-les-Côtes ( altitude 248 m, que l’on qualifiera de « sud »), la deuxième jaillit au pied des côtes de Meuse sur le territoire de Girauvoisin, lieu-dit « les Vaux » (altitude 269 m, que l’on qualifiera de « Ouest »).
Sans vouloir comparer les sources du Mad à celles du Nil en raison du mystère qui les entoure, il faut bien se rendre à l’évidence: il plane un certain mystère autour de celles-ci car il n’existe pas deux cartes identiques. Au sujet des origines ainsi que des premiers affluents. Nous ferons donc confiance à la carte de l’ I.G.N dont les relevés sur le terrain datent de 1979.
Il est à noter pour compliquer les choses que les ruisseaux changent de nom selon les communes traversées. Le Rupt de Mad « Ouest » devient un ru dont le nom change deux fois avant d’être affluent du Rupt de Mad « Sud »: les ruisseaux de la Haie d’Embannie et de Moulantin deviennent respectivement les ruisseaux du Pré Hachotte et des Aulnes.
Il existe plusieurs explications plausibles à la célèbre phrase de Dom CALMET: « Le Ru de Maid commence à Naville et finit à Renaville ». Si la deuxième partie ne fait aucun doute quant à son interprétation, la première partie laissait planer le doute. Le désordre aidant, nos ancêtres dotés de peu de moyens, ont confondus certains affluents du Mad avec l’une de ses sources.
La Madine, l’affluent le plus important prend sa source dans le village de Varneville. Assimiler Varneville au Naville de Dom CALMET, nous parait évident. La même explication peut être validée pour le ruisseau de Moulantin, cours d’eau de l’importance du Mad: d’où confusion possible.
Le Mad « Ouest ne reçoit pas de renfort sérieux avant de devenir le ruisseau de Randapont sur le territoire de Broussey en Woëvre. Les ruisseaux de Bleuapré (à droite) de Neuf Moulin et du Pré Hachotte (à gauche) alimentent cette rivière naissante, formant ainsi le ruisseau de Pinceron dont le confluent avec le Mad « Sud » (jusque là sans apport significatif) se situe peu avant Bouconville sur Madt. Ensuite à gauche les ruisseaux des Aulnes, de la Praye, de Ranaux, la Madine et le Soiron, à droite les ruisseaux de l’Étang de Maux, la Chèvre et de Grandfontaine . Il semble ressortir de ce brouillamini que les géographes de l’I.G.N. ai malgré tout voulu donner un petit avantage à la source « Sud ».
La rivière et tous ses affluents traversent la très plate et marécageuse plaine de la Woëvre . Cet espace est véritablement drainé en raison du nombre et du quadrillage que représentent les nombreux affluents du Mad. Le premier apport sérieux provient de la Madine 27,5 km, à proximité de Bouillonville . Cet affluent de la rive droite a été domestiqué par l’homme qui en a fait une réserve d’eau facilement potable et permettant de réguler le cours de la rivière ( selon les « spécialistes » de la société d’exploitation et de commercialisation de l’Eau ).
Cette retenue d’eau baptisée Lac de Madine d’une altitude maximale théorique de 227,5 m est escortée par deux points hauts chargés d’histoire, au nord et au sud. Le premier est constitué par la colline de Hattonchatel couronnée par le village et !e château médiéval, le second est la célèbre butte de Montsec (377m) ancien Oppidum de sommet des Médiomatriques. Il est clair que la renommée actuelle de cette butte provient essentiellement du Mémorial Américain (1 ère guerre mondiale) qui la couronne.
Le Mad n’en continue pas moins à serpenter paresseusement jusqu’à Thiaucourt pour entamer par la suite un parcours beaucoup plus difficile. Ce parcours se termine après 50 km, à Arnaville, lieu où la vallée semble vouloir se refermer sur elle même. L’altitude au niveau du confluent se situe à 170 m environ: point le plus bas de Meurthe et Moselle (ce qui nous vaut d’être cité dans le « QUID »). Le dénivelé entre la plus haute des sources et le confluent du Mad avec la Moselle est de 99 mètres environ soit une pente moyenne de 0,2%.
Le Rupt de Mad est tout d’abord considéré comme un ruisseau jusqu’à Thiaucourt puis obtient le titre de rivière. Certains textes font même état de l’appellation « val de Mad » entre Bayonville et Arnaville. Comment ne pas évoquer la pêche lorsque l’on parle du Rupt de Mad! Comment ne pas se remémorer cette alternance de courants rapides et puissants, de secteurs calmes aux eaux profondes, de zones peuplées d’algues ou de joncs!
Cette complexité a permis le développement d’un monde aquatique riche. De tous temps toutes sortes de pêches ont été pratiquées car le poisson y abondait: brochets, perches, chevesnes, anguilles, truites, goujons et vairons représentaient les prises habituelles. Celles ci mettaient en évidence la bonne santé de la rivière. D’autres espèces moins nobles comme le hotu, la brème, l’ablette y cohabitaient également. Certains anciens y ont encore vu jeter l’épervier. En raison des trous d’eau la pêche à l’aide de nasses était habituelle. La construction de la retenue d’eau de la ville de Metz en a bien modifié les données. A noter que le poisson constituait encore au XIX° un apport nutritif non négligeable et les produits de la mer ne parvenaient pas encore jusqu’à Arnaville.
Comme dans les vallées vosgiennes on profitait de la période des eaux hautes pour procéder au flottage du bois . Cette opération n’était pas sans risque et mettait en opposition les marchands de bois chargés d’approvisionner les villes ou les régiments en combustible et les meuniers qui craignaient pour leurs installations. Le litige était encore accru car dans certains cas du bois disparaissait! Certains documents municipaux nous apprennent par exemple que la ville de Metz requérait parfois la Municipalité d’Arnaville pour la vérification de l’état des vannes des moulins avant le flottage.
Les débordements du Rupt de Mad ont toujours été crains surtout si ses hautes eaux coïncidaient avec celles de la Moselle. Il s’en suivait des inondations catastrophiques comme ce fut le cas en 1947. Les nettoyages et curages de la rivières ont permis d’améliorer l’écoulement des eaux aidés en cela par l’élévation du débit de la Moselle grâce à sa mise au grand gabarit de navigation.
La rivière alimentait plusieurs lavoirs, tous obsolètes ou disparus avant la première guerre mondiale car impraticables par hautes eaux, mais surtout inconfortables par la position « à genoux » très pénible. Le premier était situé à la hauteur du jardin du presbytère, le second à proximité de l’ancien déversoir, juste en bas de la rue d’en Mad et le troisième se trouvait en contrebas de la rue de Novéant, sur le canal du moulin en aval du pont de la R.N. 52 bis. Un autre lavoir celui de Pallon en Murs-champs alimenté par une source a continué à servir jusque dans les années 1980 environ puis laissé à l’abandon.
Il y a plusieurs siècles, notre rivière traversait Arnaville d’une toute autre manière que ce qu’il est permis de constater de nos jours. Tout d’abord, la retenue d’eau n’existait pas! Ce plan d’eau masque de nombreux détails, en particulier le cours du Mad, mais aussi le moulin haut, son île, des chemins, etc.
La rivière arrivait à bon train sur le ban après avoir décrit deux volte face de la même façon que si elle avait voulu quitter la vallée. La première fois, lorsque longeant le chemin de fer, elle se décide brusquement à repartir au nord, vers la route, à la hauteur du monument des fusillés. Avant d’y arriver, elle fait un nouveau coude la ramenant dans le droit chemin et le calme. C’est ensuite que le premier déversoir permettait l’alimentation du bief menant au moulin haut et créait une île artificielle dite « île du moulin haut ».
A peine les deux bras à nouveau unis au niveau de la source des « Lavaux », qu’ils se partageaient à nouveau pour former une deuxième île aujourd’hui disparue. Cette île peuplée de saules comme l’indique encore le lieu dit comprenait approximativement la surface de la « Saussaie Saint Etienne » (section A2). Des vestiges du bras de rivière disparu sont encore visibles en raison du tassement des remblais amenés par l’homme le long du chemin du pont Saint Haut. L’île se terminait environ au point où la source de Launois se jette dans le Mad.
La situation décrite ci dessus correspond à un état des lieux réalisé en 1748. Rien ne nous empêche de penser que cette dernière île ai pu auparavant être immédiatement suivie d’une autre allant jusqu’aux « Mur champs », le bras de la rivière empruntant une partie du chemin du « Pont Saint Haut » anormalement large dans toute cette partie (jusqu’au lavoir), et se terminant par un fossé d’évacuation vers le Mad en face de la « source des Bons Malades ». Ce fossé est aujourd’hui rebouché. Ce bras aurait pu être une alimentation pour un moulin de Pallon. Aucun vestige n’en subsiste, pas plus que d’éléments d’archive, seules la disposition, la largeur des chemins et le nom de ce lieu dit (« Ile haute ») permettent de supposer autrefois la présence d’une terre isolée. La « Salle de Danses » et les espaces verts tellement agréables le long du cours actuel composaient une partie de ces terres. Une troisième île, dans le bas du village, débutait au niveau du déversoir en bas de la rue d’en Mad.
Le bief qui alimentait le moulin bas est à présent rebouché et sert à loger l’aqueduc de la ville de Metz et en partie les égouts du village. De nombreux vestiges subsistent, en particulier les tabliers des ponts qui enjambaient le bras du Mad et servaient au passage des habitants des résidences de l’île. Celle ci se terminait un peu en aval du pont canal après lequel la rivière décrit un dernier coude pour couler plein nord et confluer avec la Moselle près de Novéant en un lieu communément nommé « la pointe ».
Sur le ban d’Arnaville, le Rupt de Mad est enjambé 7 fois par des ponts ou passerelles. En amont, se trouve un pont à 3 arches officiellement nommé « Pont Saint Haut » mais appelé « Pont Rouge » par toutes les générations.
Ensuite se succèdent dans l’ordre vers l’aval: la passerelle du génie, la passerelle dite « Braconnier », le pont de la route départementale, le viaduc de la ligne S.N.C.F. Metz / Paris, le pont S.N.C.F. de la ligne Metz/Nancy, et enfin le pont-canal.
D’après les croquis, cartes et cadastres des XVII° et XVIII° siècle le cours et le confluent avec la Moselle était bien différent du profil actuel. Le Mad se jetait à l’époque dans un bras de la Moselle car dans la zone en question plusieurs îles et presqu’îles recouvertes d’arbres existaient.
Les crues puis les dragages successifs en on fait disparaître jusqu’à la moindre trace. On doit cependant noter qu’un gué utilisable en période d’étiage se trouvait à cet endroit; on en reparlera certainement lors de la Libération en 1944. Autre point particulier, le Mad servit également de frontière entre les tribus gauloises des Leuques au sud et des Médiomatriques au nord; ce qui entraînera par la suite une limite entre les évêchés de Toul et Metz, puis entre les cantons de Pagny sur Moselle et de Thiaucourt.
Nos ancêtres ont toujours pris beaucoup de liberté avec l’orthographe des noms (propres ou communs) L’écrit reflétait souvent l’approximation de la correspondance phonétique. Plus encore, en l’absence d’une autorité unique imposant son arbitrage, chaque écrivain, géographe ou historien a fait involontairement varier l’orthographe du nom de la rivière. Il faut tout de même noter que ces variations sont relevées sur une période de sept siècles environ (du XIV° au XXI°). Qui peut affirmer aujourd’hui que dans 7 siècles son nom sera encore « Rupt de Mad ». La liste non exhaustive ci dessous nous montre à quel point le nom a évolué mais sans pour autant permettre de confusion avec d’autres rivières. L’ordre des différents noms ne tient pas compte de leur date de parution.
Rivière de Ma :
Le pais messin par AB. FABERT. (Territorium Metense. Consule ur bis Mettensis)
Ru de Ma : Carte du diocèse de Toul, 1724/25, par Didier BUGNON L’aisné
Ru de Mad : Carte du diocèse de Toul, 1724/25, par Didier BUGNON L’aisné. N.B: ce nom de la rivière apparaît sur le territoire d’Arnaville en face de » Rüe de Mad sur l’autre rive
Ru de Madt : Pour Bouconville sur Madt. (Appellation actuelle du village).
Ru de Maid : « Le Ru de Maid commence à Naville et finit à Renaville ». Dom CALME
Ru de Mars : Villecers sur Mars est cité à propos d’une réunion des eschevins de Bayonville au château de Prény le 31 décembre 1448 pour reconnaissance des droits, rentes, etc dus au duc de Lorraine .
Ru de Mathe : Dans le texte d’une charte du moyen age
Ru de Matz : Dans le texte d’une charte du moyen age
Ru de Max : Dans le texte d’une charte du moyen age
Rue de Mad : Carte du diocèse de Metz, 1724/25, par Didier BUGNON L’aisné.
Rüe de Mad : Carte du diocèse de Toul, 1724/25, par Didier BUGNON L’aisné.
Rue de Maide :
Carte des frères NAUDIN. XVIII°
Rüe de Maide : Carte du diocèse de Verdun, 1724 par Didier BUGNON L’aisné.
Rup de Maid : Rivière arrosant Thiaucourt et Vandelainville. Dom CALMET.
Ru de Mair : Vilecel sur Mair; sur une charte du cartulaire ancien de Gorze datant de 1335.
Rup de Mais : Rambercourt sur Mais (Rembercourt) Dom CALMET.
Ru de Mas : Carte du diocèse de Metz, 1724/25, par Didier BUGNON L’aisné.
Rup de Mas : Rambercourt sur Mas(Rembercourt) Dom CALMET.
Rupt de Mad : Appellation actuelle de la rivière.
Rupt de Mads : Ban d’Arnaville par Villain en 1748
Rut de Maid : Compte rendu de l’assemblée générale de toute la communauté d’Arnaville par Pierre Villain le 29 avril 1747 en la place de la halle.
Rû de Mât : 17 frimaire AN XX (07 décembre 1801. Expertise du moulin bas par les citoyens ALIZON, greffier du juge de Paix du canton de Pagny et Alexis Dieudon né FRANCOIS, expert nommé par le François Harang, le meunier.
Le RUPT DE MAD : Extrait de la monographie d’un jeune instituteur de 19ans en 1959
ClaudeWeber
Situation générale
L’inclinaison des couches qui affleurent en Lorraine, quoique supérieure dans l’ensemble à celle de la surface du sol, demeure partout très faible ( 2 à 3 degrés). La même couche affleure sur une très large étendue déterminant quand elle est tendre, une zone déprimée à l’intérieur de laquelle les cours d’eau cessent d’obéir aux influences structurales et peuvent même couler sur d’assez grandes distances à contre pendage, comme c’est le cas pour le Rupt de Mad.
Les côtes de la rive gauche de la Moselle sont fréquemment échancrées. C’est ainsi que de Pagny sur Moselle, par la vallée du Rupt de Mad, s’élève la ligne de chemin de fer qui escalade le Pays-haut. Arnaville, où se fait le raccordement, est le dernier village de cette vallée, gracieuse entre toutes.
Le Rupt de Mad, issu du pied des côtes de Meuse, après avoir traversé la Woëvre et drainé quelques étangs, entre dans la Haye à Essey et Maizerais. Il s’y taille une vallée dans le bajocien supérieur ( vignoble de Thiaucourt). A partir de Thiaucourt, le banc de calcaire à polypiers, plus dur, forme un ressaut intermédiaire dont l’altitude relative au-dessus du fond de la vallée, augmente vers l’aval. A partir de Rembercourt, les marnes liasiques sont mises à nu. De nombreux villages se pressent dans la vallée élargie : Waville, Villecey, Onville, Vandelainville, Bayonville, Arnaville.
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Les voies ferrées Nancy-Longuyon et Metz-Paris l’empruntent.
A l’est s’étend un plateau massif dominant la dépression mosellane par un escarpement presque continu; chose curieuse, c’est de ce côté que se sont établies, entre vallée et arrière-pays, les relations les plus nombreuses et les plus étendues. Le raccord se fait par une série de vallées en pente relativement forte, dont certaines débouchent sur le plateau, comme c’est le cas pour le Rupt de Mad. Le plateau lui-même est constitué par une plate-forme calcaire, très karstique dans sa partie supérieure. Pas de villes, pas même Briey. Ce pays reste donc éminemment rural, il trouve dans la région industrielle voisine, les débouchés dont il a besoin.